Encore un dernier vers que je bois avec vous A la poésie c’est le coup de l’étrier, Je suis ici ce soir à notre rendez-vous, Ma saison a cessé, je vais rapatrier Mes vocables volés à mes rêves fériés. J’ai voyagé ainsi en des surfs vagabonds Au hasard de ces mots qu’il me plait tant de dire Allant de l’un a l’autre, en opérant par bonds En lisant tous ces vers qu’il me plait tant de lire Et d’écrire parfois quand j’ai le cœur à rire.
Ah mélodie toujours, mélodies et chansons Tu m’en souffles souvent des serments chaleureux Et parfois je m’en vais tout rempli de frissons La symphonie des mots aux violons langoureux Me ramène toujours, tellement amoureux. Mais je dois bien le dire il y a très longtemps Que je ne me prends plus tellement au sérieux, S’amuser dans la vie et voir passer le temps Assis à son balcon des soleils plein les yeux Voila ma poésie sans sa rime et ses Dieux.
Et qu’est-il de sérieux dans tout ce qu’on écrit, Ces dessins de festons jetés sur le papier Qui deviendront au mieux, momies de manuscrits Ou bien ces autres là qu’on ne peut recopier Car ils n’auraient jamais du dépasser le cri ? Ah je vous vois bien là mes fla fla familiers, Et je pose des noms sur vos es qualités Menteurs à l’occasion, truqueurs épistoliers L’orgueil ? Mais que dis-je plutôt la vanité Mes prisonniers si peu et tant mes geôliers.
Serait ce donc un art de noter ses délires, Qu’en est –il du poète et puis du rimailleur ? La poésie c’est là, en nous qu’elle respire, Sans ses mots convenus ses règles et d’ailleurs En poète maudit je me serais fait rire. Oui je pars aujourd’hui avec pour tout bagage Cette envie de rêver hors de toute contrainte Et puis de réapprendre un tout autre langage Chante toujours pour moi amie cette complainte Qui parle de ne plus garder la moindre empreinte.
Il est tous ces chemins qui courent aux méandres Ils se perdent souvent pour leur indépendance, Et nous leur ressemblons. Viens donc me réapprendre, Les étoiles perdues, tous les mots de l’enfance Que je vais emporter dans mes grandes vacances. Le vent dans mes cheveux sera de liberté, Les oiseaux frémissants qui vont au bout du monde Iront et reviendront en ces vols concertés Rapportant dans leurs chants ces musiques profondes Qu’on envoie aux vallées pour que l’écho réponde. Car ce n’est que cela la poésie du cœur Un air de liberté venu d’on ne sait où Chantez, ah chantez donc vous les mille et cent chœurs Cet air de liberté, poésie de partout Et que ce chant d’adieu soit du bonheur surtout.