Vis comme tu vivais quand tu avais vingt ans Et comme si jamais nul ne t’avait blessé, Et si, proche de toi, nul ne t’avait laissé, Vis le plus que tu peux, vis ta vie à plein temps.
Frileux, j’ai vu fleurir les fleurs aux premiers feux Qu’allumaient des bergers sur la lande le soir, Calumets des bergers je demande à m’asseoir, Je jauge, je juge, je joue juste le jeu.
Ah vis! vois, la vie va, revient avec le vent, Et je vais sans vouloir vingt rêves révélant Mes visions envolées vouées aux cerfs-volants, La vie va vendangeant les vignes des vivants.
Vis comme tu vivais quand tu voguais, vivant Et demeure debout, dressé quoi qu’on en dise, Sous la feuille, la fleur comme une friandise Que tu vas effeuiller jusqu’au plaisir suivant.
Et garde le regard de ce garçon gardant Ces cent sensations sues sur ces soirs descendants…