Je suis de ton pays qui décline Occitan Aux cent langues de bois francisant la pitié Feuilles mortes de l’Oc, emportées par l’autan Dans ta ville je vis, mendiant d’amitié Dans ta ville je meurs de mes climats d’antan.
De l’être et de l’avoir mon verbe vient de toi Les pieds enracinés en tes profondes terres La tête bien posée à l’abri de ton toit J’ai appris à parler tout en roulant les « r » Pur terroir révéré, préparé au patois.
Je brûle des passions à ta nocturne fièvre Je t’appelais « France » tel un qui te vouvoie Les mots venaient de loin, la parole était mièvre, Je les dis en ta langue et l’écho les renvoie Et t’embrasent souvent, pays, comme un genièvre.
Mon Occitane France aux contours reconnus Dés la petite école on m’apprit ton latin Et ma fortune est là aux acquis retenus De ce double langage au soir et au matin Et cet accent qui chante en ces airs convenus.
Mon Ariège qui vis de toutes tes natures, En procurant aux cris leurs justes dimensions, Le véritable sens aux idées de cultures Quand tu te mets debout contre les exclusions En criant tes refus aux murs des préfectures.
Tu peux te regarder, apaisé, au miroir Vois la serre est fleurie, rougissent les rosiers, Cette terre renaît de ce qui fut mouroir, Il est venu le temps de chanter les brasiers, Va répétant partout que tu vis, mon terroir.