J’ai beau penser souvent et me dire tout bas Ce n’est que ça la vie, une inconnue absente Qui te surprend un jour comme une aube naissante Arrivée au hasard et qu’on n’attendait pas Ce n’est que ça la vie, l’éternelle passante. J’y crois quand je suis seul et puis je n’y crois pas…
Car il est cet amour qui en moi se consume Cet amour chaque jour que je fais avec elle, C’est plus qu’un mot jeté à une demoiselle, C’est le cœur d’une étoile en ma nuit qui s’allume Et passe mon passé de buis et de dentelles Au jardin qu’une fleur, violente, parfume.
Que je chante pour rien sans rime ni raison C’est peut être toujours ainsi qu’on a chanté Le chant du rossignol qui m’avait enchanté N’avait de sens en lui que d’être de saison Et de n’être que joie dans la nuit d’un été Je ne chante pour vous, que pour la liaison.
Cet été, cet automne, en mon âge déclinent Irais-je sans savoir le peu que nous avons Au delà du visible et que nous observons Un chant monte aux vallées jusqu’en haut des collines Serait-ce donc cela le peu que nous savons Et que ta bouche tait sous sa lèvre orpheline ?
Je passerai sais-tu, voila, déjà je passe Et ne laisserai rien, mais quoi, qu’est-ce servir ? Ce lien n’a de raison que de nous asservir, Ah il est tant et tant d’écrits qui nous dépassent, Tant de faims à avoir et sans les assouvir, Les mots vont s’envolant jusqu’aux murs de l’impasse.
Et tu seras encore au fond de mon bagage Absurde voyageuse à l’ œil indifférent Au parcours balisé de feux incohérents Que saurais- de toi à travers ton langage Étrangère venu d’un monde différent Ah meurs donc avec moi, au bout de mon voyage.