Il file entre tes doigts Si tu cherches à le prendre Le matin, dans ton bain Ou parfois sur le tard Quand femme est fatiguée…
Il glisse sur ta peau Et la lisse en passant Alcalin, il l’abîme. Il la ridera tant. Il à l’odeur amère D’une jeunesse oubliée Et qui revient là crever Subitement sa bulle
C’est le dernier onguent Offert au condamné Qui va, nu, pâle, Au triste pot d’eau Rechercher alors Dans ses gestes passés Où, quand, comment Il a chuté
L’alchimie d’une fleur Ne peut le retenir Cette soude qui nous embaume Est l’essence de l’Homme C’est un poison bien lent Qu’on ne peut pas saisir Comme un pain de savon Ce qui glisse, c’est le temps