Le langage des vagues serait-il Comme le langage des fleurs ?
Contre mes rétines voyeuses Le vent et la vague accordent leurs violons Archets d’écumes tendus comme arc au ciel Auprès des falaises de mon corps
La vie au long des jours trémolos Comme un vibrato tourne ses heures Emportées à violer un sang d’encre À langueur d’hémoglobine
Pourquoi tant de métaphores et de calambours ? Parce que les images comme l’or des clés Ouvrent des portes aux vents Et des fenêtres à la lumière Pour laisser entrer le sens
Cordes instrumentalisées pour la vie Avec des eaux et des basses Des os croqués par l’âge et des bacs de passage Vièles vieilles violes vie à la vitesse v
La Manche est comme le manche d’un violon Corps de résonnance caisses éclisses éclipses Des mots plasma aux mots sérum Entre le chevalet et la feuille de papier
À force de tendre l’oreille aux ressacs L’ouïe ne reconnait pas les mots d’amour À la lettre même des affections blessées
Les poètes seraient-ils les luthiers de l’écriture Dans l’ouverture sonore d’un au-delà de soie ?
Cordier à queue d’une écriture folle Tire-cordes de l’âme tendue suspendue Entre flux et reflux de poitrine Entre l’infini et l’éternité D’un sol ré la mi qui n’arrête pas De joindre l’horizon couleur sang
Accordailles des sangs mêlés Chantres et chanterelles des chœurs d’anges Là où les sourdines se sentent étrangères À la Présence
Colophane qui me colle aux rétines Hausse de tension et d’archets Pour feindre la respiration