Présent à la sainte liturgie du temps qui passe Je contemple les clepsydres des larmes sur les joues Quand pleurent les enfants contre la vitre froide
Nous marchons pour ouvrir l’avenir à la présence D’une réalité plus grande que la réalité Je mesure l’émoi aux ressorts des horloges Quand passe la durée et que dure l’ennui Même les traces s’effacent sur les plages de Mes sens
Même les horloges rient pouffent Ignares Des secondes qui s’enlacent Pour saillir les heures contre les traversins Aux grands lits des torrents Qui dévalent sans pause
Telle la course des mantes peu religieuses Contre la folie des montres Au goût salé du métal Les montres sont des monstres tout affamés de temps
Came à sous draps Cape à sous-pieds Calles et mécanisme des hors loge hors moi À moins de faire l’amour au temps J’ai plus le temps de faire l’amour Plus le temps de respirer l’azur La vague et le vent Quand la minuterie vous suit Haleine de trop près puante Des pets de sonneries prêtes À pester le glas
S’il ne manque pas d’espace L’espace manque au temps pour étendre ses bras Et ses mains trop noueuses de maux
Je crispe et le temps manque à l’espace pour Feindre la crampe de vagues nébuleuses La crainte des pendules aux balanciers D’un Damoclès qui rame de papier
Écouter l’écho brutal Des écrits qui sonnent mal Des carillons qui violents au supplice de la cloche Des heurtoirs des frappeurs de monstres-bracelets À remontage ontologique
Voyez nu net cru vif L’automatisme des chiffres sous la panse des trotteuses