Deux robes de satin sur le fil de séchage Engagées dans le vent en un curieux mariage L'une blanche comme neige, l'autre comme jais noire Dansant le Fandango dans la lueur du soir
J'observe, mesmérisé, leurs tendres enlacements Aussitôt défaits dans un léger froufroutement Danseurs fantômes, évoluant avec délices Choréogrphés par les hasards de la brise
Soudain une main fruste interromp le manège Escamotant le noir de jais, le blanc de neige Et voici le rêve promptement effacé Sous le poids inexorable du fer à repasser
Deux robes de satin sur le fil de séchage Ont dansé dans le vent en harmonieux ménage Elles dorment à présent au fin fond d'une armoire Et le vent danse seul dans la lueur du soir