J'ouvre les yeux Les premières lueurs de l'aube Pointent à l'horizon Sur la table, la flamme de la chandelle vacille On dirait un petit farfadet
Bien calée dans ma paillasse Je prends la position du foëtus Je remonte ma couverture de loden sur mes épaules Mon bien-aimé dort à mes côtés
Lentement, mes paupières se referment Et je refais le trajet de ma vie en sens inverse Je revois les belles années passées Alors qu'il m'appelait sa "petite Houri" Les moments d'extase La passion de nos deux corps enlaçés Comme il faisait bon s'aimer...
La frénésie de nos désirs Était tel que nous ne pensions plus À nos petites lacunes Et ce matin, à l'heure où se lève la brume Ça m'fait sourire...
Soudain, tu te tournes vers moi C'est tout comme si tu avais deviné mes pensées Tu me regardes, et tes yeux Sont remplis d'amour Et comme aux beaux jours du passé Tu m'appelles à nouveau ma "petite Houri" Tes grosses paluches épousent Le galbe de mes seins et de mes reins Et c'est à nouveau l'euphorie de notre amour Qui envahit nos deux êtres Qu'il fait bon s'aimer...
Étant encore enlaçés Je t'ai dit "je t'aime" et je souris De nouveau à l'automne de ma vie Et c'est alors que je te dis: "Non, ce matin n'est pas un matin comme les autres..."