Vos
poèmes

Sous le bois solitaire au frisson des grands chênes
Dans l’auguste printemps,
Seuls nous allions étendus sous l’ombre sereine
Des rameaux jaunissants;

Diamants amoureux, lentement se poser
Sur les vents de ses fleurs;
Suspendre l’azur à nos esprits embaumés
Au solfège du cœur.

Du ruisseau nous passions, les visages blanchis
Par le cours si léger
De l’onde soyeuse parsemée d’ancolies
Sur les bords aérés.

Ta main glissante à la mienne, et l’autre à l’azur;
Tes cheveux bruns humés
Dans l’éther de nos sens; et ta belle encolure
Parfumée de baisers;

Allaient ineffables se confondre à la rose
Qu’autrefois je cueillais,
Par l’humble passion de reconnaître en sa pose
Ta sensible beauté.

Et les oiseaux au loin, s’envolaient dans le ciel
D’une blanche traînée;
Le soir enfin dérobait le pourpre soleil
Dans l’intime foret.

Mais la nuit ne recouvrait ta bronze toison
Que d’une ombre placide;
Et ta prunelle encensée par ses floraisons
De mes lèvres limpides…

Te souviens-tu seulement des branches courbées;
Des feuillages épars,
Des ruisseaux sous nos pieds, des baisers envolés,
De ma bouche à ton fard,

Et du temps qu’à nos reves et nos folles étreintes
Sur le lit de cet arbre,
Nous volions un Je t’aime à nos molles complaintes
Aux visages de marbre.

Doucement de ces bois, oui, que j’aime à revoir,
Entendre et respirer,
L’écho de nos cœurs, battant encore à ses soirs
Le seul verbe d’aimer.