Serais-je fracassé comme les quais d’un port, Aurais-je l’air idiot d’un fragile étourneau, Me verrais-je béat comme au pied d’une aurore, Lorsque je descendrai ton corps dans le tombeau ?
Puisque ton âme ira vers l’infini de celles Qui rayonnent chacune ainsi que cent soleils, Volerais-je à nouveau, et de mes propres ailes, Quand mon espoir aura la taille d’une abeille ?
Le jour vient où partant pour cet ultime étage, Tu diras à tes doigts de délaisser ma main, Et fuyant dans la cage où les mourants voyagent, Tu forceras mon cœur à ne battre qu’en vain ;
L’absence perlera mes joues de peine vive, J’enterrerai mon mal dans de sombres terreaux, Et mes journées sans faim comme un fleuve sans rive, Noieront à tout jamais notre amour dans leurs eaux…
Les laisseras-tu faire, ah ! Serais-tu de glace, Toi ! Lacérer mon cœur ? Toi, givre de printemps ? Ne crains-tu pas de Dieu l’effroyable menace, Qui dit serait-ce aimer que de n’aimer qu’un temps ?...