Un poème nouveau s’est assis sur la branche, Et le chant d’un oiseau qui revient et se penche, Vers mon oreille ouverte où vont mille et un sons, Semble agiter les fleurs comme un vent de moisson. La nuit n’a pas germé ses écumes d’étoiles, Pas encore. Au lointain, sur la mer, vont les voiles De ces nefs égarées courant d’autres matins, Pour vomir leurs trésors ou chercher un butin. Enfin, il disparaît. Le soleil a sombré Vers un étrange ailleurs qu’un soir vient obombrer. Où s’en va-t-il dormir, entre combien de planches Invisibles, mourir, dans quel cercueil étanche ? La branche plie. Un peu. Est-il seul, est-ce un nid, Combien peut-on de mots quand l’été reverdit, Combien d’ailes sur eux lorsque vont en sueur Les hommes étourdis par le vin des chaleurs ? Ma muse et mon esprit sont lovés dans du vers, Ils s’aiment dans la nuit, au-dessus de la mer, Tu sais, ce promontoire où la falaise penche, Et l’arbre. L’herbe rase a pour ciel quelques branches.