Quand de grises nuées qu’un ciel chargé essore, Dardent sur ma tête, hampes entrecoupées, Leurs gouttes par milliers, leurs herses de poupées, Je devine les champs que ces linges colorent…
Les yeux fermés je bois dessus le sol qui dort, L’eau de vie ruisselant sa froide mélopée, Et dans mon crâne en feu sous mes cheveux trempés, J’entends bruire le grain qui revient de la mort !
Comme font les défunts sortant des cimetières, Tout ira son chemin dans la ronce ou les pierres, Quand sécheront partout les sanglots de l’espoir…
La terre n’a jamais de plus joli visage Que celui que les cieux germent dans nos mémoires ; L’averse est un baiser que pleurent les nuages…