Comme un ruisseau dans un vallon Sur vous je trace mon chemin, Et ma vie sans but et sans non, Creusée par l’encre de ma main, Dépose l’herbe avec le jonc Sur la rive de vos matins.
Comme une langue entre ses joues Je tourne de peur d’être sot, Mais voyant verts vos monts, ou roux, J’ose ce que j’ai de plus beau Et, ravi d’être contre vous, Le germe en des bouquets de mots.
Vous m’enserrez de part et d’autre Mais, sinueusement sillon, Enfonçant mon corps dans le vôtre, Je sème aux chants de vos grillons Des lettres d’eau pour que les autres Lisent combien nous nous aimions.
Ma course à vos siestes s’unit Dans un même éternel exemple, Mais plus j’avance et plus j’en vis, Et plus le ciel qui nous contemple, Entremêlant nos deux envies, Élève au paradoxe un temple.
Goutte à goutte aux miettes du monde Je jette en verbe mes dessins, Je coule auprès de vos secondes, Vous fais l’amour de mes demains, Et le bleu silence en ces rondes Enfante à l’aride un destin.