Éteintes, revenant défaites et mouillées De quelque bal perdu au fond de leur province, On voit parfois passer en calèches rouillées, Les toilettes fripées de ces âmes qui rincent Leurs corsets aux sueurs de leurs vieilles badernes, En bavant sur le temps tout en comptant leurs cernes ;
Méprisant le matin, les pauvres, les années, Se défiant de chacun, ces beautés décharnées, Oubliant de bénir crépusculairement, Le dieu qui ne dit mot quoique ses bontés grondent, Lasses d’avoir dansé aux yeux du firmament, S’en retournent au lit tourner comme le monde ;
Qu’on leur voile la lune ou qu’elle aille, éclatante, Se pencher sur leurs toits de sa démarche lente, Rien n’apporte jamais de joie dans leur hospice, Et l’Amour hébété dans sa douleur plurielle, Disparu de leurs vies obèses de délices, Taille en vain des diamants qu’il explose en leur ciel !