Garder le silence par peur de dire ce qu’on pense. Ou pour ne pas dire ce qu’on pense. Briser le silence, c’est dans les deux sens. Maîtriser le silence et blesser celui qui pense Des visages rassemblés en un seul mot. Se répond dans le langage des uns et des autres Leur histoire amoureuse murmurée à l’infini Par la chair, par le sang, par le verbe, Toujours renouvelés. Une larme qui sèche au coin d’un œil Où l’on attend sur un quai vide, Un train qui ne viendra jamais Parce qu’il n’est jamais parti, le mal être de trouver tant de sens. Dans la vie et de ne plus en trouver Ou du moins en ressentir Dans sa propre vie une page qui reste blanche Parce qu’elle porte le deuil Un puit sans fond dans lequel on a été jeté Après avoir été expulsé de ta mémoire, Un chemin que l’on suit en se demandant bien pourquoi ? Et cette Terrible envie qui me colle au bord De ce chemin sans fin Pour regarder passer le temps Pour s’écouter mourir De ce que l’on ne sait pas plus être La solitude n’est pas une plage mais un désert. C’est une vie qui ressemble à une cigarette Qui devrait être jetée avant la fin, Pour ne pas se brûler les doigts c’est l’ivresse Des illusions qui bercent la naïveté de croire aux beaux mots Que disent les autres Pour mieux vous abuser, pour mieux vous séduire Pour mieux vous séparer de votre seule richesse.