La nuit étendait son manteau noir de silence Lorsque je soulevai son voile frémissant. Dans la douce lueur de ce jour finissant Mon coeur, battant et tremblant, dut se faire violence
A la vue soudaine de son corps, émergeant Des limbes nocturnes: Vénus à la peau blanche, Elle modelait dans les courbes de sa hanche Le silence de mon souffle au tracé changeant.
Tel Pygmalion aux pieds de sa statue vivante, J'effleurai de mes doigts l'ivoire de sa peau, Les volutes de ses cheveux; comme de l'eau, Ils glissaient le long de cette nuque charmante.
Mes yeux se posèrent sur ses lèvres carmines, Pétales de rose au milieu d'un hiver; Approchant ma bouche je murmurai des vers Et cueillis un sourire à sa lèvre assassine. ............................................................
L'aube enfilait ses longs gants pourpres de satin Lorsque, m'éveillant, elle éclaira mon lit vide. Ô rêves ! Retenez-moi où mon coeur livide Oubliera le réveil malheureux du matin !