Braves gens, travailleurs, grouillante populace, Oyez, oyez ! remisez pantalons, chaussettes... Allons ! elle arrive, la voilà, place ! Place ! Messieurs, main sur le coeur; mesdames, vos courbettes !
Etoile scintillante dans la nuit si noire, Soleil éclatant dans l'aurore qui s'envole, Elle guide ses moutons à la source pour boire Au flot si clair de ses sybillines paroles.
La cascade de ses cheveux sur ses épaules, Ebène ondulant d'une mer aux reflets d'or, Nuage préféré des caresses d'Eole, Siérait à la déesse du plus noble ichor.
Et je crois vraiment, ma confiance n'est pas vaine, Qu'elle est assûrément de la race des dieux. Elle en a le port antique, l'allure hautaine, Et ne vous regardera jamais dans les yeux.
Nous sommes trop bas pour elle qui est si haute, Trop bêtes et n'avons pas tout le savoir requis. A croire que tout cela est de notre faute ! Mais nous lui pardonnons pourtant, à celle qui,
Ne touchant nos couverts que d'un doigt, parfois deux; Ne posant sur nos chaises qu'une seule fesse; Tentant de rester digne au milieu des gueux; Est notre irremplaçable et si chère Duchesse.
