Ce soir, le fantôme de l'opéra S'habille de blanche soie. Il quitte sa partenaire de bal, Pour mieux nous livrer les secrets de son art.
Thème de Chopin, ballade d'Arlequin, Exhibe ta grâce hypersensible, De blanche fée adulée, Sous mille lumières de diamants.
Satiné est ton sourire couronné d'érudition. L'âme du cygne vaillant A vêtu ton corps de ballerine, Dont les fines gambettes dansent l'hypnose, Sur un lac gelé qui fleure l'apothéose.
Tes dentelles-crépons, Qui ondulent en corolles, soulèvent l'horizon. Tes bras virevoltent, Comme des ombres chinoises éprises par la passion,
Qui glissent le long des reflets mordorés, Portés par la mélodie transfigurée, Et tes jambes touchent les astres de velours.
L'intimité de la scène se pare de désirables atours, Les galbes de tes membres Imitent la houle des vagues océanes.
Souplesse de la ballerine au regard praline, Étire ses membres de nymphe déliée, Qui deviennent des récepteurs de l'onirique symphonie, Sous les éclats des lustres.
Ballerine, laisse parler ton corps et tes danses câlines, Qui déguisent la salle en ovation !