Voilures-déchirures mouillées dans l’étang du péché, Habits d’ébènes évasés qui s’exclament, Des buées d’encens embaumées, Yeux de jais si expressifs d’une malheureuse Chaldéenne, Triste démarche inhabitée, sans nom, D’une inhabituelle condamnée en perdition.
Assise, somnolente sur la faïence D’un promontoire de sable, Du khôl s’écoule dans la vallée de ses larmes muettes, Teint mat blanchi de chaux, La peur comme symbole de la faux, Elle rejoint l’éternelle sécheresse du silence.
Femme voilée dans un linceul de ténèbres, Traverse son oasis des mille et une nuits, Au fond d’un jardin fleuri de jasmin, Elle cueille les dons du matin, Qui tarissent sa peine et dépouillent ses malheurs.