Je suis née fleur décolorée, Plantée dans une terre sombre, Rose-linceul, car fanée depuis toujours, Expression du fade amour, Caressée par les bulles du hasard.
Chrysanthème posé çà et là, Sur une tombe voilée, Dans la nudité des chers oubliés, Gène de l'isolement, enfermement, Abandon insulaire.
Le vide à l'intérieur propulse morose sourire, Lente nostalgie à l'agonie, SOS, Sensibles pleurs quand un sourire m'est destiné, Car je n'y ai pas droit au fond de moi.
Ne rend pas le sourire, Amertume dans le rire, Plongeon dans la grisaille de cet Empire.
Soupir émotif, yeux d'océan abîmé, Pollué par le désespoir.
Ô vide ! seconde peau qui ne mue pas, Écailles imprégnées de fatalité ! Naufrage de solitude noyé par le mal des autres !
Rivage des prophéties séculaires, Dans un cœur tournoient les désillusions d'hier, Regrets de Du Bellay, Au fond de mon jardin secret, Empli de vieilleries nocturnes.
