Que vos pieds nus saignant dans les roseaux et les tropiques, Vous brûlent sensiblement sur le sable incandescent ! Vous hurlez ! Vous préférez vous enfoncer vivant dans des sables mouvants ? Non, ce n'est pas le soleil à l'ardeur inhabituelle, maître de son univers mourant, Qui vous menace de ses rayons, telle une poignée d'éclats de verre qui vous éviscère ! C'est la princesse qui, le jour, prisonnière du tertre dans le monde souterrain, Allume sa torche d'oriflammes à l'haleine de dragon. C'est un signal de détresse, Une torche qui l'éclaire dans un puits de lumière, Dans son obscurité, le long de son carcan à jamais attaché. Penchez-vous, âmes insensibles ! Elle entonne le requiem de l'ultime vengeance perfide ! Son caveau sous vos pieds annonce une éruption effrénée. Vous vous plaignez de votre douleur éphémère, alors que la sienne est éternelle et délétère ! Même s'il faut creuser pendant des décennies, la libérer de sa folie, Même si elle est immaculée du poids de l'oubli, Et qu'on la condamne à être emmaillotée dans son litham, Voile de mystère et voile de nuit, À l'aube comme au crépuscule, prisonnière ou libérée de ses guerres, Elle restera toujours la princesse des sables aux contours de satin, La mémoire orientale vénérée par les siens, Une rose des vents étincelant dans son inoubliable regard diamant.
