L'altitude du souterrain
Des voix aphrodisiaques,
Distillées dans un flot de grelots cristallins,
Survenues de l’or des nacres immaculées,
Semblables aux échos d’un orgue éthéré,
Culminent innocemment sur le cratère souterrain,
En forme d’encensoir.
Il menace de mugir dans un grincement de grès,
Sous le poids des ondes blêmes,
Dans cette grotte vermeille,
Qui sans arrêt nous émerveille.
La rosée de la nue rugueuse,
Semée dans un vent d’écume sablonneuse,
Scintille dans l’espace vertigineux,
Et dépose ses gouttes vert-de-gris aux accords parfaits,
Sur les roches vivantes aux motifs ancestraux.
Des créatures s’étirent comme des tortillards,
Sous la pâle lumière de feu,
Où d’étranges naïades fabuleuses,
À la pâleur océane et au corps nu,
S’amusent à taquiner ces créatures à l’âme fébrile.
Seraient-elles en train de me faire une feinte,
À moi aussi ?
Elles me poursuivent pour jouer avec mes délires,
Mais je n’arrive pas à les attraper,
Ni à les arracher aux trop hautes ronces de calcaire,
Sur lesquelles elles sont assises.
Jamais l’obscurité n’a paru aussi éclairée de si près,
Elle souffle des rayons dans la voie lactée.
J’imagine que les prémices érudites de l’extase
Sont nées de la lueur des vestiges
De ce mirage éthylique,
Philtre des rêves transfigurés,
Découpés dans des falaises.
Des pincements d’allégresse encensent ce trésor,
Qui se laisse couler parmi les gorges de l’aurore.
Ils sont annonciateurs de magie et de spectacle,
Au carrefour des transes diagonales,
Qui s’animent constamment en altitude.
Enfin, une fraîcheur humide
Baigne dans les profondeurs câlines.
Elle a besoin de se sentir souffler
Sur notre peau pour exister.
Alors je me mets à glisser
Sur ce calcaire lisse,
Et je me laisse bercer par l’apothéose,
Sur les rivages de l’osmose.
