Dans ce siècle des ténèbres, Le ciel se gonfle de larmes. Les oiseaux de malheur tournoient sur eux-mêmes, Inhalant vos prières, votre douleur et vos larmes.
Hauts dans le ciel, en transe dans une singulière danse, Ils se tiennent éloignés de l'infâme spectacle. Ô pauvre martyre ! Pour elle, il n'y aura pas de miracle. Couvrez vos têtes et ayez grand pitié de son âme !
Aveuglée par les volutes de l'air vicié, Elle ne peut voir vos malheureux visages transis de pleurs et de terreur. Asphyxiée par l'épaisse fumée qui ne la prend pas en pitié, Elle n'entend pas vos complaintes, ô tristes spectateurs.
Seule une imposante croix se dresse devant elle, Tel un bras tendu, mais trop frêle pour la sauver.
Figée, vulnérable, larmoyante, désespérée, La martyre se donne tout entière à son bûcher, Qui l'envoûte et s'empare de sa pureté, Entonnant dans son supplice un affreux requiem.
Les fumées qui la capturent entrent par ses narines, l'étranglent et la consument de l'intérieur. Sa dernière parole fut "Jésus".
Le feu a faim. Il n'en fera qu'une bouchée jusqu'à être rassasié. Dans ce siècle des ténèbres, prenant à témoin le ciel, ils brûlèrent une sainte.