Sur la terrasse vide... je prends un café Et une dentelle de fumée
Devant moi le serveur au visage fermé Tend sa main bleue glacée
Dans les rues... des cadavres pressés Errent pensant à l’or envolé
Des voitures au klaxon rauque... engrenées… Souffrent la mécanique handicapée
Les larmes d’un enfant affamé... abandonné Pleuvent dans le désert d’un cœur épuisé
Et que dire de cette mère par le trottoir brulée ? Et de cette barbe grise nageant dans la suée ? Et de cet amant... trainant les pieds... hébété ? Et de ce jardin de jasmin sans parfum ?
Ma langue noue les mots et leurs secrets Je me lève... Je regarde les palmiers Et mon âme vacille... dans le brouillard des allées