je ne ressemble guère à celui que j'étais, au jardin de la vie s'est fanée mon image, allées bondonnées, jachères oubliées. le temps a eu raison de mes vagabondages.
je n’erre bien souvent qu'au tréfonds de ma tète. m'inventant paradis et folles aventures. skipper d'un grand bateau où je donne des fêtes pour que naisse un soleil au gris de ma voilure.
j’imagine un trésor sur une île lointaine. je creuserai s'il faut pour prouver qu'il existe. d'une fille à une autre je me fait une reine et je m'offre à son bras un dernier tour de piste.
qu'il sera le dernier, je ne peux m'y résoudre. le marin que je suis, n'a pas vu tous les ports. avec des moins que rien, il me faut en découdre. le sabre bien en main à défendre mon or.
mais quand le jour venu, je rejoindrai les flots, ce sera par gros temps et vagues déferlantes. dans mon destin alors je braverai les eaux en défiant jusqu'au bout tempêtes et tourmentes.
