me connais-tu vraiment ? toi qui me crois poète. toi qui viens près de moi pour oublier tes nuits, comme une gamine perdue cherchant ici la fête. oubliant dans mes mots son univers trop gris.
je t'offre un peut d'espoir, un havre de silence. un lit de sable chaud dont tu feras ta couche. tu es si fatiguée que tu me fais confiance, et je pose effronté un baiser sur ta bouche.
alors même le ciel invente des chansons, et les violons du vent offrent leur mélopée. je passe en souriant une main sur ton front. le temps est suspendu au rythme d'un archet.
mais j'ai tout comme toi ma part de déchirures. le fleuve de ma vie souffre d'autant de maux. ses méandres obscures connaissent la froidure. les blessures du temps font des rides sur l'eau.
je veux taire cela, mais mes vers son menteurs. il est prés de chuter le brillant trapéziste. je crois pour un instant distiller le bonheur. le spectacle est ailleurs et loin de cette piste.
il est dans ces rejets, dans ces cris qui déchirent. ce monde ensoleillé que j'invente en ces lieux, je l'ai voulu ainsi. et derrière un soupir, je tire les rideaux sur ce qui n'est qu'un jeu.