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Samuel Uson-Mazaudier

La madeleine

À l’odeur d’une madeleine
On ne se rappelle pas vraiment
Pourquoi sans en perdre haleine
On en voudrait toujours autant

Les textures sont trop souvent
Ribambelles de faux que j’assène
Et se délectent amèrement
De se trouver fausses sirènes

À l’odeur d’une madeleine
Tous les goûts s’assemblent pourtant
Au fin fond des voix trop sereines
Celles qui réclament absolument

Les contours un peu croustillants
On se fabrique encore la peine
De croquer abusivement
Dans ceux qui sont cancérigènes

Car l’odeur d’une madeleine
A ses dangers préoccupants
Démentant qu’elles sont indigènes
Rendant chimère le printemps

Se mentir à tous les instants
Ils sommeillent hallucinogènes
Appauvrir les airs méfiants
Nous rendant presque anxiogènes

À l’odeur d’une madeleine
Faut-il fuir le tout en courant ?
Qu’elle nous rende trop humaine
Appréciant tous les fervents

Même dangereux l’accident
Il en demeure l’oxygène
De retrouver de temps en temps
Ces bibelots en sont fontaines

À l’odeur d’une madeleine
On ne préjuge pas que les gens
Se figurent trop hétérogènes
N’appréciant pas ces moments

C’est un fou ou un savant
Dont la plume ici nous enseigne
Ce concept qu’admirablement
Le dit monsieur a mis en scène

Car l’odeur d’une madeleine
Est un plaisir trop innocent
Celle de Proust en est mécène
De nos pages d’égarements

La mémoire n’est pas le vent
Même si quelquefois elle égrène
Les souvenirs de nos temps présents
Conjugués au passé en peine.