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Samuel Uson-Mazaudier

Noyade

La ligne d’une main
Trace sa déconvenue
Émule de mes passions
Celles engoncées

Au plus profond
De tes propres voies lactées
Percées d’une flèche
Que décoche cet étranger
Que je suis pour toi

Dans les abîmes
Creusent et divaguent
Les pensées volubiles
Des flatteries immondes
Bouillonnantes de haines
Pour ces maux impossibles

Vouloir m’engouffrer
Dans ce néant béant
Ne projetant rien
Impossible et amer
Cruel et déconfit
Ce succin message
S’efface sans bruit

Sous ce faciès gelé
Créé par la nature
Déflore l’œil obséquieux
Maquillé de simagrées
Où se plonge l’océan
De mes névroses
Se propage ce cancer
Chien rampant, morne plaisir

Celui d’un doigt passé
Dans cette chevelure
Suivant ces traits
Cette rature hybride
M’arrachant les entrailles
La secousse acharnée
Par la voix qui s’immisce
Délices de l’extase
En caressant l’enfer

Mortes émotions ayez pitié
Du cerveau inextricable
D’un fervent même ébaubi
Ne pouvant plus se défaire
De cette huile de gardénia
Lointaine ambroisie
Cette hantise du tout
De l’être pervers et perverti
Aux « non », aux reproches
Diabolique étreinte souriante

Au-dessus du rien
Nage donc le tout
Et fuis, fuis encore ces raisons
Poussant à la furie
Pas à l’absolution
Que cette foutue grâce me soit rendue
L’honneur d’être oublié
De tous à chaque instant
Sauf de cet être incriminé
Inséminant le sacré
Et crachant sur cet autel

Épargnant un jour ma raison
N’ayant d’entraves que la mort
Dénuée de vertus, seulement ce vice
Je ne peux plus vivre
Privé du tout, privant le rien
Ulysse de ma chimère
Ne me laisse pas errant
Dans cette tornade si pure
Où la fin est tragique
Compromission du temps
Avant même qu’elle ait lieu
Tuez-moi, tuez-moi !