Pardonne-moi d’avance de t’aimer Toi que je ne connais pas encore Inconnu(e) des voyages moribonds Effaçant les anciennes floraisons Des fougues étendues vastes et plénières Celles dont on se lasse sans façon
Ces gerbes de pivoines corsées Devrais-je les croire si belles ? Elles ressemblent à nous D’avantage à ce que nous aurions pu être Ni à ravir, ni à chérir, juste sans épines Elles moisissent à défaut de tomber
Pardonne-moi d’avance de t’aimer Sans prénom, sans visage, sans frayeur Respirer est un décès continu pour moi Je ne peux rien offrir, je veux que tout larmoie Cette sanglante véracité, ce tombeau des crieurs Ribambelle de mystères et d’émois
Ils n’ont pas lieu, mais se serrent Contre une poitrine indicible et forte Fais-moi voir que tu existes un instant Pour que le visage luisant de bonheur Se cloue dans l’expression de son arrêt Et j’aurai pu agir en filant, sincère
Pardonne-moi encore de t’aimer Tant de caractères, ceux si criards Enfoncent les poitrails autant que les cœurs Des lopins sans sillons où s’endorment les fleurs Les futures orchidées, vandales d’un épris tard L’adjectif devient nom quand il n’a de senteur
Je tourne perpétuellement ne te trouvant pas Irritant ma douleur, ce sentiment concret Ignorant être plutôt que de devenir Tournant l’éternité, avec mes maux Qui extirpent l’essence de l’Homme Aux aboiements fortuits et aux traumas
Pardonne-moi encore de t’aimer Sur un fil suspendu au-delà de l’astre La théière enfumée bouillonnante du tort Bénissant l’absolue, s’amusant de la mort Toutes les espiègleries s’encastrent Dans les chemins damnés, connaissance des remords
Ne pas avoir su faire plutôt que de n’avoir pu Hallucinantes mixtures, recherchant les épices Assaisonnent un mystère pour toucher une fois Le réel presque fou, impossible en flânant Détruit et abominable, le regret intervient Comme argument vicieux ne se sachant vaincu
L’impardonnable passade volante et voleuse Dont ne souffrent que ciels attrapant la mouche L’empreinte d’une lenteur monotone Où se rêve le passage, serein je frissonne Persuadé d’être vif lorsque les aubes se couchent Enchaîné et seul, c’est mon cœur qui dissone.