Je m'imagine Eole: Au Ciel, maître d'école, Laissant vagabonder, Le temps de la récré, Les esprits ingénus, Taquins et impatients Des enfants disparus, En leur souhaitant bon vent.
Inquiets d'être oubliés, Alors ils nous rejoignent. Rafales, brises d'été De leur présence témoignent.
Tout est calme puis soudain, La balançoire s'anime Dans le fond du jardin; Et vient le tour des cimes... Dans les arbres, les voici Qui grimpent et se faufilent; Puis un vent de malice Dans les jupons des filles!
Les voilà qui reviennent Siffler derrière la porte! Leurs pieds mignons qui traînent Font valser les feuilles mortes. Puis d'un tour de girouette, Viennent décoiffer nos têtes Chahuter les oiseaux Et gonfler les drapeaux.
Venez, enfants chéris Murmurer à nos coeurs. Nous vous aimions jadis, Nous vous aimons encore!
Je m'imagine Eole: Au Ciel, maître d'école, Récréation finie, Rappeler près de lui Ces petits insouciants Qui, fiers de leur carnage, Retournent en soufflant Là-haut dans les nuages.