Vos
poèmes

J'ai noyé très souvent
Mes doutes prodigieux dans des verres rougeoyants,

Et je riais alors,
Parlais fort et gaiement.

Mais vous étiez ce pleur
Qui glisse dans le verre comme dans l'abîme du temps.

J'ai tenté de saisir
Ce qui n'était qu'un leurre,

L'étrange souvenir
Impalpable mais prégnant qui suintait de mon coeur...

Et vous étiez ce pleur
Qui se fond dans la pluie,

Le passé qui affleure
Qu'une lumière obscurcit

Ou le reflet dansant d'une nocturne lueur
Qu'une rivière engloutit

Comme ce fragile corps
Avale las les ans.

La musique souvent berçait les pâles vapeurs
Qu'exhalait mon esprit...

Vous êtes toujours ce pleur
Qui de maussades abysses creuse ma paupière

Et que je noie encore
Dans de rougeâtres verres.