Épuiser le puits foré dans les creux de ses yeux, Verser des larmes chaudes comme celles des pieux, Arroser la terre sainte avec de vains remords Et semer les graines de souffrances dans ses parties encore indolores.
Ne peut pas empêcher la nuit de succéder l’aurore, Ne convaincra pas les entrées d’enfers de clore, Et ne fera pas un demi-tour à la téméraire mort.
Se fondre en pleurs ne changera pas le monde, Et n’obligera pas la terre d’abandonner sa forme ronde, Une larme ne peut pas empêcher la nuit d’être noire, Ne peut pas déconcerter le soleil ayant pour devoir Se lever le matin, et chuter dans les ténèbres le soir.
Ne peut pas mettre fin à la famine des esprits avares Et ne boisera pas la tendresse dans les cœurs barbares. Pleurez. Soit. Le malheur ne va pas se suicider Et l’amertume, elle ne saura jamais guider.
Pleurez. Soit. Innocenter la douleur qui lèse Les esprits mornes et que rien n’apaise, Et incriminer un sourire qui veut orner vos visages, Tourner le dos à une joie qui, discrètement, vous dévisage Pleurez. Soit. Donner la chance au déboire agile D’avoir en cage, vos âmes tourmentées et fragiles