L’espace d’un instant, Péniblement tiré, Le temps à l’agonie, Entre deux secs entiers. Je compte sans le savoir, Je ne veux pas compter, Je crois, pour te garder, Dans un espoir D’obscurité. Tu es muet, et lui est sourd, Il est muré et tu m'es court. Dans un silence tu agis, A pas secrets; Et pour toujours te dérober A d’autres instants bien assis, Pesant sur toi, Comme sur ma vie. « Reste » « Reste » Tu ne le veux pas. Oiseau voleur, Toi qui te dois d’aller ailleurs. Tu te meus autre part, Comme le vent pousse, Comme le vent fait. L’instinct du leurre. Tu coules mon temps, Tu coules. Tu coules et mon sang et mon coeur Vers là-bas dans les hauteurs.