Essence
Un jour, je suis venue à ma rencontre,
J'ai surmonté la peur de voir droit dans mes yeux,
J'ai regardé au fond sans me laisser mentir,
J'ai cherché la raison qui fait ce que je suis.
Hors de la séduction qui flatte et qui rassure,
Je n'ai vu ni du bon, ni mauvais, je n'ai vu,
Ce que chacun peut croire, je n'ai vu que du vrai.
Sous ces impénétrables qui forcent à suggérer,
Ce qu'ils peuvent laisser voir sinon sans raison d'être,
Derrière l'illisible mêlé au tout possible,
Derrière mon regard je n'ai vu que la vie.
Derrière le vôtre aussi,
Derrière le nôtre aussi.
Je n'ai vu que la joie de la garder intacte
Et elle qui nous projette véhément en dehors,
Elle nous fait voyager d'un ici à l'ailleurs.
Elle nous fait voyager plus loin jusqu'à connaître,
Après nos découvertes, après qu'on ait compris,
Elle peut nous recueillir quand tout tombe dans l'oubli.
Elle a troué mon cœur pour rejoindre mon passé,
Ou bien tout survolé pour me faire voir au loin,
Enfin elle s'est posée pour m'ancrer dans le temps,
Et parfois je l'attends, et parfois je l'entends,
Quand je suis fatiguée, quand je suis épuisée.
Et même sous le sol, dans la nuit infinie,
Je peux me dire encore que c'est elle qui le fit,
En cela je comprends même l'absolument flou,
En cela je suis à elle comme le fou qui aime,
En cela, je vois enfin, que c'est qu'on lui doit tout.
