Lasse des années, ô mon amie Lasse des voyages infinis...! Seule, sur les rivages de l'oubli Je cherche dans ton coeur si bleu L'aube errant dans la nuit des cieux O amie!si calme et silencieuse Me voilà, près de toi en ces lieux Contemplant mon être soupirant Perdu avec tes flots fuyants... J'entends le recoulement des amants Et tes murmures consolants Mon coeur languissant, Et demandant aux vagues agitées D'etreindre mon coeur avec aménité! Non, cesse de te lamenter Je ne t'ai jamais quittée Tu m'a tant manquée, tu sais?! J'ai abandonné la rumeur rude Pour embrasser Silence et Plénitude, Pour me blottir au sein de la solitude! Ici, d'ambre et de jasmin S'embaumera le désert des matins Ici,ruisselante, s'exhale la poésie Douce comme les ruisseaux d'amnésie, Ici, l'albatros chantera l'amour Et les hymnes suaves de Retour, Ici, l'aronde annoncera le temps des fêtes Et la mort de l'automne en défaite! O amie, est-ce le délire?! Ou peut-être enterrés sont mes douleurs, Et mon sourire en pleur Au tréfonds de mon coeur!! Qui dissipera ces ténèbres,ô mer? Qui exècrera ces chimères amères? Quand viendra l'aurore avec ses promesses, Et la brise qui, ivre me caresse, Détruisant les caveaux de détresse Et m'offrant rutilance et ivresse! Je ne sais... j'ai peur... Peut-être sans fin sera mon hiver! Peut-être un jour, je dirai non! Aux mots indécis, au goût du néant Oh amie! où trouverai-je Dans ce monde un dernier mouillage? Pour étaler mes ailes sous l'horizon vermeil Sous les rêves fugaces et le soleil! Pour trouver mon ancre de salut Et faire de mes cendre un espoir perdu!
