Tu es l’infini, le frisson, l’ivresse de l’âme ! Le cygne marbre son vol si ses yeux sillonnent, L’onde fastueuse du reflet de l’automne Gravée en ton regard de braises et de flammes.
Ton sourire est grâce, volupté et merveille ; Une simple esquisse et je tombe foudroyé ! Cristalline de miel aux baisers cavaliers : J’étreindrais mon âme sur ta bouche vermeille.
Chaque jour, une autre lame se joue de mon cœur, Me heurte, me dévore, et la nuit, vient me hanter ; Mes rêves ne sont qu’un requiem désenchanté, Où nul autre que toi ne me vient en splendeur.
La raison ne saurait plus longtemps m’assagir. Les mots exultent comme des tracés d’étoiles, La chaleur se brûle, et l’ombre ne se voile : Je vogue sans galère et t’aime sans rougir.
Funeste rose dont les pétales se sont flétris, Ne vois-tu pas le noir sentier de mes songes ? Où le glas des nuits éternelles me ronge, Car tu ne tressailles lorsqu’en vain je dépéris.
Emportés par la vague écume de notre amour, Je t’aurais donné l’océan en talisman. Les flots ténébreux et leur lune d’argent, Le charme de l’harmonie suave sans retour.
Sirène d’améthyste, chante cette tempête : « Les rêves sont la vie : que la vie soit un rêve ! » Ces tourments déchirés, où rien ne s’achève, Ce temps n’a été, que la quête d’un poète.
Oracle de l’ombre triste, luis en mon cœur ! Providence du sanglot révèle ton ardeur ! Car je t’aime sans mot, et tremble sans douceur ; Je suis plume si tu t’envoles, temps si tu pleures.
