Au jour désuet d’un reflet sans empreinte, J’immerge triste et las d’un occulte monde. La nuit lègue au matin une étrange teinte… Fantôme embrasé, garde moi de tes ondes !
Ô mon cœur ! bien à moi le relent irréel, Que l'incertain fumet des rêves où j’aspire, Dépose en mon âme, sous sa triste tutelle : Ultime délice d’un oiseux souvenir !
Mes yeux brûlent, mon cœur bat ; je vis encore ! L’abîme insouciant me revient orphelin. Ô vie ! Ces yeux là, je pourrai les clore… Démons enfantins, que vous m’êtes vilain !
Elle ! Tout a coté, mélodiquement belle. Ô elle ! Divine ! Radieuse ! Merveille ! Mon amour, ma tendre ; d’un baiser me réveille. D’un regard me fait sien, jalousant mon recel.
Au combien désormais je ne peux me croire, Conscient que je suis, à parler sans remords. Dors ma Céline, mon indicible espoir : Mon âme en pitié que la nuit ne rendort !
Au fond de ses éthers, nos esprits évadés, Encor se querellent, gouvernant les étoiles. Cruelle encenseuse ne gagne à m’attarder, J’aime pour exister ; le dépit me dévoile.
Ô mon infini ! Prend garde je m’émeu, D’être à sa superbe et l’élan et le fruit. Falots égarés dans les flots de ses yeux, Phares providentiels : tonnez dans la nuit !
Voilà mille ans passés depuis que j’y chevauche, Les prés n’ont de cesse, je file l’azur noir ! Infinis effrénés d’herbages que je fauche ; Il n’est plus désormais, que courage et espoirs.
Mes sabots sont rodés, mon cœur invincible, Mon cri surpeuplé hurle dans l’avenir ! Corps insuffisant d’un néant invisible, N’existe pas même pour m’appartenir !