La source des âmes : deuxième partie (syllabes libres)
III
Le soleil au faciès vermeil avait à peine, Sous un ultime rayon, mis la nuit en larmes : Telles des comètes dispersées en fontaine Au teint d’argent et dérobées au gré du charme,
Que comme le cheval, l’instant avait filé ! Se cédant à l’aube par son propre destin. Nul sommet ne saurait désormais se voiler Devant le rêve céleste de mes quatrains.
Ainsi me reviennent paix et lucidité. Ainsi il me faut toujours renaître sans cesse ; Matin après matin, tristesse après gaieté. Pour enfin succomber lorsque le jour se presse.
Et un soir, la chimère aura raison de moi : Telle la dame noire brandissant sa faux. Combien de lune me reste-t-il en émoi ? Et combien de temps attendrai-je l’échafaud ?
IV
Puis, que dirait la mort aux néants de mes pleurs : « Qu’en vain je me suis longtemps complu dans ces rêves, Tout en oubliant ainsi de vivre mes leurres »? Mourir et renaître avant que la vie s’achève ?
Est-ce une fatalité, est-ce une folie ? Provoquer l’insolence et démurer les chaînes. Vaincre les barrières, même les mains salies. Est-ce là l’impossible ? Serait-ce ma peine ?
Le Vent des silences soufflera-t-il encore, Au trouble rayon gris de la forêt sombre ? Trouvera-il encor ce merveilleux décor, Lorsque les lumières feront taire les ombres ?
La vie est un poème et une rime implore ; Un semblant de cadence inspiré dans le ton. Et qu’importe que le jour ainsi me dévore, Car je suis mort dans la caverne de Platon.