Où n’irai-je, guidé par le vent de l’espoir, Tendre amour de mes vœux me blottir dans tes bras. Dans mes rêves scellés que laisserais-je choir ? Il n'est plus rien que je souhaite de mes draps.
Quelle piètre joie, ô cruelle infortune ! De désirer ainsi jouer avec mon cœur. Je l’aime plus encor que je n’ai de rancune, Ô triste chagrin, source de mes rancœurs!
Pardonne mes soupirs, mon mal n’a point d’excuse, Mais toujours aujourd’hui je regrette mes mots. Si c’est là ma peine, il faut que je l’accuse, J’implore ton pardon, écoute mes sanglots :
Si le temps me devait, je sommerais aux Dieux De gommer le chiffre de cette heure importune Sur toutes les pendules dans les voiles des cieux, Où le temps ne garde de ses heures pas même une.
Si le vent m’entendait, par lui je mugirais Détenant le souffle qui brusque l’avalanche ; M’engloutir dans les bois que mon son charmerait, Soufflant mon pardon comme la flûte ses anches.
Puis la cornemuse dans les matins écossais, Clamerait à l’aube la peine de mes jours. Puis la foudre battant le rythme des tambours, Te dirait que pendant ce temps je rêvassais.
Mais le doux rossignol a fini sa demande, L’herbe ne pousse plus, le soleil est parti, Je hurle mes maux sans que tu ne les entendes, Fracas de mon cœur que la plainte anéantit.
