Le soir se lève dans la tristesse de mon cœur Et dans l'ombre me glisse pour cacher le mystère De ces pleurs, sanglots longs et étouffés. Tout du jour, avec ardeur, je l'ai cherchée Cette Amante, ô tourment, qui n'arrive point vers moi. Mon âme brûlante, en son for, conserve la foi.
Cet amour, pour être honnête, je dois bien dire Tant de fois rêvé, son désir fait tressaillir Mon corps bouillonnant pris dans un tonnerre. Et sans dépit, je cherche à le satisfaire.
Dans la nuit noire et chaude, j'entends venir Cette inconnue, chrysalide de mes désirs. Ma flamme dans mon cœur se tient renfermée. L'obscurité me plaît et j'aime à écouter Mon cœur palpitant, ce lieu qu'elle aime à prendre, Et je veux, sans pudeur, par lui en apprendre :
Si les nœuds de l'amour, chaque jour plus vivants Uniront nos deux êtres ; pour l'aube se levant Et la nuit expirant un soupir, une larme Je vois dans les yeux ce qui se passe dans l'âme.