Inavouable amour
En m’effleurant à peine, au crépuscule, un soir
Vous avez pris mon âme, Madame, sans le savoir
Je ne guette, depuis, de vous qu’un seul regard
Et ne vit dans l’attente, que de ce mince espoir
J’ai gardé cet amour, sans jamais vous l’avouer
Votre refus dés lors, m’aurait trop accablé
Aussi, c’est en secret, en amoureux frustré
Que je porte en mon cœur, cette ardeur inavouée
Combien de fois pourtant, vous l’ai-je confessé
En des termes galants ou quelques fois osés
A genoux, à vos pieds je vous ai supplié
De vous donner à moi, dans mes rêves dorés
D'amour Madame, et faste, je vous aurai couvert
Chassant de votre vie, les méfaits de la terre
Même le temps mauvais, j’aurai su le faire taire
En priant le bon Dieu, en louant Jupiter
Et quand vos yeux chargés, de larmes et de chagrin
N’auraient que trop pleuré, au point de rendre vain
L’usage d’une mantille, humant votre parfum
J’aurai bu tous vos pleurs, comme le sang du divin
Mais vous Madame, hélas vous ne m’avez point vu
Cet impossible amour, ne l’avez point voulu
Et mon cœur a jamais, meurtri et abattu
S’est arrêté de battre, accablé et vaincu