Le Paradis perdu .
C'était un beau pays, jusqu'à lors inconnu,
Un Paradis perdu, les gens y vivaient nus,
Et puis... ils sont venu, traversant l'océan,
Cette fièvre de l'or les rongeant jusqu'au sang,
Accostant un matin, avec leurs certitudes,
Portant avec la Croix, leurs lots de servitudes.
Sur cette terre vierge encore immaculée,
Ils auront apporté leurs multiples péchés,
Tuer ou bien violer, ils avaient tous les droits,
Ces gens civilisés, à la solde des Rois..
Puisqu'ils avaient la foi, à défaut de morale,
Pourtant c'était bien eux qui avaient l'âme sale.
Puisqu'ils étaient natifs, ils étaient donc sauvages,
Pour mieux les entraver, on leur colla l'image,
Et puis le saviez-vous, ils sont très peu vêtus,
Hommes, femmes, enfants, se promènent tout nus,
L'homme semble n'avoir plus aucun interdit,
Et ne prend pas la peine de cacher son pénis,
Pire encore, la femme, sans crainte de l'enfer,
Vaque à ses travaux, son sexe à découvert,
Ils n'ont pas comme nous un corps pourvu d'une âme,
Et on peut sans remord les passer par les armes..
Faisons leur écouter nos sermons galvaudés,
Jusqu’il perdent à ce change, leur liberté sacrée..
Faisons leur miroiter plein de choses nouvelles,
Sûrement qu'avec çà, l'existence est plus belle,
Nos bibelots en verre, toute une panoplie,
Remplacera peut-être, ce qui faisait leur vie..
Car c'est bien le profit, avec la religion,
Qui écrasent les peuples sous le poids des canons..
C'était un beaux pays, avait-il une histoire ?
Peut-être le futur dira un jour sa gloire..
Qu' était donc jusqu'alors cette terre inconnue ?
Ce Paradis perdu où les gens vivaient nus...