Il était une fois comme un rêve élégant Que faisait constamment une fillette sage Quand elle imaginait son avenir fringant Au bras des amants de passage
Elle rêvait parfois comme dans les vieux livres D'un cheval qui viendrait la chercher un matin Et d'un beau cavalier qui soudain la délivre Des cruautés de son destin
Mi belle au bois dormant sous la caresse hative Mi cendrillon blessée dans son anonymat Quand venait le géant à l'âme maladive Elle était au bord du comas
Elle cherchait refuge auprès de quelques nains Tout heureux de toucher cette beauté étrange Et silencieusement elle prenait leurs mains Pour mieux se vautrer dans la fange
Et le géant pleurait en voyant la fillet S'épanouir ainsi loin des galants discours Mais elle qui riait de le voir aussi bête L'encourageait dans cet amour
Il était une fois une fillette morte Dont on parle parfois dans les soirées sans fin Quand le vin coule à flot et qu'à travers la porte On croirait sentir son parfum