Mon front a un gros trou d’où mes pensées s’écoulent La marée de mes larmes déshabille la foule Je nage parmi les femmes aux pétales déchirées, Que des squelettes ventrus viennent déshonorer.
Pardon d’être une bête, pardon d’aimer personne !
La maigre supérieure aux dents longues soupire Le monstre paraît heureux de mes éclats de rire. Si ma bouche sourit, je pleure dans ma tête Le vent du fond des yeux apporte la tempête.
Pardon de pas mourir, pardon de vivre seul !
Des fantômes humains gouvernent l’univers, Ils sortent mon cerveau et en sucent les vers. Les suaires armés de piques attaquent au petit jour ; Mes autres moi tout seul hurlent des mots d’amour.
Pardon de respirer, pardon désespéré !
L’électrique torture triture mes souvenirs Un fou en diagonale déraille de devenir. Les dames et les échecs engraissent à petits pas Veuillez lécher madame mes impédimenta.
Pardon d’avoir un cœur, pardon de vous faire peur !
L’estomac sonne la faim du gigot flageolets Des grenouilles savantes ouvrent des œufs mollets. Quand les bourreaux masqués viendront me disséquer, Je me changerai en mouche pour les asticoter.
Pardon la société, pardon d’être affamé !
Une bête à dix doigts colle mon pyjama, Elle m’enfonce sous le nez des boules en chocolat. Je mange des pilules au goût multicolore Mes nuits se sont enfouies, je dors avec les morts.
Pardon au créateur, pardon de son erreur !
Je crache sur les barreaux des salles sans fenêtre Et pisse le long des portes privées de boîtes aux lettres ; Mais j’écris au bon dieu sur du papier de chiottes, Direct au paradis quand la chasse clapote.