« Madame la femme de » n’a aucun intérêt, Pourtant vous la verriez, elle s’agite sans arrêt. Le matin de bonne heure elle court chez son coiffeur, Puis si en a le temps, se rend chez son masseur.
« Mais comment se peut-il, il est déjà midi ? Marie, mettez en moins, je vous l’ai déjà dit ! Gaston conduisez-moi mon bridge n’attend pas. Vous en reprendrez bien, je les reçois de Spa. »
Profondes conversations de potiches maniérées, Parlant de tout, de rien, vomissant du venin. Reine de la critique et des pointes acérées, « Madame la femme de » cultive le dédain.
« Mais comment se peut-il, il est déjà seize heures ? Veuillez me pardonner, mais on m’attend ailleurs. Au revoir chère amie, amitiés à Lionel. Gaston, arrêtez-là tout près de cet hôtel ! »
C’est l’instant attendu de l’amour interdit, Sordide cinq à sept des jours de perfidie. En prenant ces deux heures de plaisir clandestin, « Madame la femme de » baise comme une catin.
« Mais comment se peut-il, il est déjà si tard ? Ce soir nous recevons la famille Potard. Marie ma pauvre fille, ce que vous êtes bouchée ! Oh ! François-Xavier, vous n’êtes pas couché ! »
La voici dans le rôle « maîtresse de maison », Distillant pour faire rire ses mots dans le poison. Le cocu bien heureux s’esclaffe en bon balourd, « Madame la femme de » manie aussi l’humour.
« Mais comment se peut-il, il est déjà minuit ? Chéri, vous m’entendez ? J’ai cru mourir d’ennui. Si vous saviez mon cher comme je suis éreintée, Vous n’auriez pas cet air de cocker attristé ! »
Déjà l’impitoyable dort du sommeil du juste Et des rêves inavouables font frissonner son buste. Epouse de grand bourgeois ou de petit notaire, « Madame la femme de » est une femme ordinaire !