Au cœur de la cité, sans arbre ni pelouse, Sortant tard de chez moi pour fermer les volets, A l’heure où les moteurs laissent la nuit jalouse Installer les lueurs d’autres cabriolets,
Dans un concert festif de volontés impures Qu’embrigadent l’alcool et les esprits meneurs, Avides de vengeance en petites coupures Sur les cris avortés aux poings des souteneurs,
Je pense aux soirs d’automne, aux jeux de lumières Qui brillaient autrefois au temps des allumoirs, Quand tous ces lampions le long des chaumières, Et d’autres en attente auprès des assommoirs,
Dansaient, virevoltaient, suspendus à leur corde, Au rythme des tambours et des fifres devant Que les enfants suivaient d’un pas vif qui s’accorde Avec l’air d’un refrain au folklore émouvant.
Il me brûle, ce mal, telle une névralgie, De voir celles et ceux imbus de déraisons. Aux lueurs de la nuit vibre ma nostalgie Des rires d’habitants qui fêtaient les saisons.