Quel est cet Houdini qui saisit à poignée L’atmosphère, la pluie et les nuages gris, Les longs frimas, l’hiver au bec des vents aigris Qui cisaillent l’air creux comme un fer de cognée.
Quel est ce magicien qui malaxe le temps Tel, chaque matin blanc, le boulanger, en force, Pétrit l’eau, le levain, la farine, l’écorce Du pain nouveau, du pain au bon goût du printemps.
Quel elfe surprenant de nos raisons mystiques Sème du firmament, dans leur fécondité, Les ions d’univers, les bancs d’hérédité Qui publient aux saisons leurs talents génétiques.
Tout semble s’éveiller sous cet enchantement D’un geste merveilleux, à nos yeux du miracle Qui vient d’un paradis ou né de quel oracle, De quel esprit divin, par quel envoûtement ?
La nature de meut entre les doigts fertiles De l’Etre lumineux. Au dessus des Nations, Il éclaire de traits nos imaginations, Embaume de velours nos rêves inutiles.
Sous l’éclat jaillissant de leurs bras nonchalants, Eux, ces arbres en fleurs qui cessent de se taire ! Repartent les chemins du destin salutaire Où fourmillent la vie et les rires galants.
A vous les près, jardins, cultures endormies, Mers, montagnes en pleurs, aux autres horizons Où danse le soleil, au germe des gazons Dieu livre le secret des grandes alchimies.