Quand vient le soir, froid, nuageux et assombri, Quand le vent se fait insistant et mugissant, Quand les douleurs me rappellent mon temps vieilli, Quand mes souvenirs reviennent en pâlissant,
Alors je mesure l’ampleur inégalée Du temps qui passe, nous fatigue et nous use. Dès lors dans un effort qui pousse ma volonté Je refais ma vie dans des pensées confuses.
L’enfance, la famille, la primaire en blouse, La mer si tiède, le sable et le chaud soleil, La brunette au teint d’épice, si jalouse,
La foule bruyante, à une vague pareille. Et soudain le souffle brûlant du sirocco Qui n’épargne rien et rejette tout à l’eau.