Si parfois je m’égare dans des rêveries diverses, Oublié dans un conte que mon esprit sécrète, M’arrachant sereinement au monde qui m’entoure, Réinventant le mien, j’y dessine ses contours.
Si parfois je m’éloigne de cette matérialité, De la pesanteur du Corps qu’il nous faut tous porter Opposant le léger, une utopie soudaine Qui m’aide à mettre en page, et mes joies et mes peines.
Si parfois je rejette la temporalité, Le tic tac de la montre et ses roulements rouillés M’isolant dans un coin, j’y amène un cahier, J’y consigne l’instant, celui de mes pensées.
Si parfois je regarde, fixement, sans cligner Tel un fou maladroit qui ne sait où aller, C’est qu’un fait, une saveur, la beauté d’une fleur A donné à mon coeur l’envie de composer.
Si enfin je m’absente pour de la poésie, Mettre en vers le vulgaire sur une strophe infinie C’est que mon repos passe par cet Art suranné, Moi, le dormeur aux mille rêves, le rêveur éveillé !